La pratique de la relaxation à l’école

L’école est un lieu particulier pour la pratique de la relaxation. Cette dernière doit s’inscrire dans un cadre pédagogique et obtenir les résultats présentés dans notre article précédent demande de s’adapter autant au jeune public qu’à l’environnement particulier que représente l’école.
Cet article va nous permettre de mettre en avant quelques points particuliers de cette démarche.




La forme de la relaxation à l’école.

Le contenu et la durée des séances doivent s’adapter au public. Il n’est donc pas possible d’effectuer le même type de séances en grande section de maternelle, en primaire, au collège ou au lycée.

Pour les plus jeunes, le manque d’anticipation naturel de leurs sensations et la difficulté de certains à simplement fermer les yeux nous orientent vers la mise en oeuvre de séquences rapides, ne dépassant pas plus de 5 minutes. Ce format très court, répété de façon très régulière permet de mettre en place de véritables moments de détente ou de retour au calme. En effet, il faut garder en mémoire que ces séquences peuvent avoir deux objectifs distincts :

La récupération physique et mentale pour pallier aux journées trop longues et à l’activité intense imposée par le rythme de vie subi par les enfants.
L’amélioration de la capacité de concentration et donc d’apprentissage par la pratique d’exercices ciblés.
On peut également utiliser ces techniques de relaxation dans le cadre de l’accomplissement des directives de l’éducation nationale qui stipulent « … dans cet esprit, l’épanouissement du corps est un objectif majeur de l’enseignement primaire. » (Qu’apprend-on à l’école maternelle ? : Les programmes officiels). Mais cette démarche devra tenir compte de facteurs importants au bon déroulement de ces séances :

Jusqu’à 6 ans, les enfants n’ont pas complètement acquis leur schéma corporel, ils sont encore en phase d’acquisition. Ils apprennent à connaître leur corps au travers de sollicitations diverses. Si certains exercices permettent d’avancer dans cette acquisition, il est important d’utiliser un vocabulaire adapté pour la mise en place de consignes adaptées.
Pour cette même raison, les notions de contraction ou de décontraction seront étrangères aux plus petits. Il conviendra donc d’adapter cette séquence sous forme de jeux de doigts ou de mouvements simples qui auront pour objectif la relaxation.
Que ce soit avec les tout petits comme avec les élèves d’école primaire, il faut également tenir compte du fait que les enfants se lassent très rapidement. La diversité des exercices est très importante. Mais il faut également savoir revenir sur d’anciens exercices, car cette démarche permet à l’enfant de prendre conscience de ses progrès et ancrer les acquisitions.

Après 7 ans, les séances peuvent progressivement s’allonger. Avec l’acquisition de son schéma corporel et du vocabulaire, l’enfant peut être guidé dans un apprentissage de la relaxation basé sur l’utilisation du souffle et des notions de contraction et décontraction. Il découvrira progressivement son corps au travers des sensations. Il apprendra à se concentrer et à se calmer, jusqu’à savoir maîtriser seul ces techniques, sans le guide de l’adulte.

La pratique de la relaxation avec les adolescents est très proche de celle pour adultes. Ce sont donc les apports qu’il faut favoriser : la gestion du stress face aux examens, la récupération physique pour accompagner les périodes de révision intenses… mais nos adolescents ne doivent pas être uniquement considérés comme des bêtes à concours. L’adolescence est également un moment charnière de la vie, un moment où l’adulte en devenir se construit au travers de l’image de son corps et de sa relation aux autres. La relaxation peut aussi être utilisée pour développer cette image positive et cette confiance en soi qui faciliteront leur intégration dans ce monde d’adultes.

Mais attention, ce travail avec l’adolescent , comme avec l’enfant, doit rester centré sur la notion d’impressions et de sensations. La relaxation, de par sa déontologie, n’a pas pour objectif d’analyser l’adolescent en accédant à l’intime. Cette action reste le seul domaine du thérapeute, qu’il soit psychologue ou psychiatre.






Jeudi 7 Mai 2015
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